« O Jésus ! mon Rédempteur et mon Dieu, malgré l'immense amour qui vous a porté à répandre tout votre sang précieux pour les hommes, ils ne vous refusent pas seulement leur amour, mais ils vous offensent, vous outragent, blasphèment votre nom et profanent les jours consacrés à votre culte. Ah ! puissé-je offrir quelque satisfaction à votre Cœur divin ! puissé-je réparer l'ingratitude dont vous êtes la victime de la part du plus grand nombre des hommes ! Je voudrais pouvoir vous prouver combien je désire, en présence de tous, honorer votre Cœur adorable, répondre par l'amour à son immense amour, et accroître de plus en plus votre gloire. Je voudrais pouvoir obtenir la conversion des pécheurs et secouer l'indifférence de tant de chrétiens qui, peu sensibles au bonheur d'être les enfants de l'Eglise votre épouse, n'ont à cœur ni ses intérêts, ni ceux de votre gloire. Je voudrais pouvoir désabuser ces catholiques qui, tout en se distinguant par les œuvres extérieures de charité, demeurent trop attachés à leurs opinions, répugnent à se soumettre aux décisions du Saint-Siège, ou nourrissent des sentiments peu conformes à son enseignement ; je voudrais qu'ils comprissent enfin que celui qui, en toutes choses, n'écoute pas l'Eglise, n'écoute pas Dieu toujours présent en elle.
Pour atteindre ces fins si pures et si hautes, pour obtenir le triomphe et la tranquillité stable de l'Eglise, votre épouse sans tache, la consolation et la prospérité de votre vicaire sur la terre, l'accomplissement de ses saintes intentions, la sanctification et la perfection toujours croissantes du clergé, la réalisation de vos desseins, ô mon Jésus, et la pleine satisfaction de votre divine volonté, la conversion des pécheurs et le progrès des justes ; pour assurer le salut de nos âmes, enfin pour plaire à votre très aimable Cœur, prosterné à vos pieds, en la présence de la très Sainte Vierge Marie et de toute la cour céleste, je reconnais solennellement que, par tous les titres de justice et de reconnaissance, je vous appartiens entièrement et uniquement, ô Jésus, mon Rédempteur, unique source de tout bonheur spirituel et temporel ; et m'unissant à l'intention du Souverain Pontife, je me consacre moi-même, avec tout ce qui m'appartient, à votre Cœur sacré, que je m'engage à aimer et à servir de toute mon âme, de tout mon cœur et de toutes mes forces, en m'appropriant vos volontés et conformant tous mes désirs aux vôtres.
Pour vous donner une marque publique de la sincérité de cette consécration, je déclare solennellement devant vous, ô mon Dieu, que je veux à l'avenir honorer votre divin Cœur en observant, suivant les règles de l'Eglise, les dimanches et les fêtes de précepte, et en usant de toute mon autorité pour en assurer autour de moi l'observance.
C'est à votre aimable Cœur, ô Jésus ! que je confie tous ces saints désirs et les résolutions que votre grâce m'a inspirées, dans l'espérance de pouvoir par là compenser, en quelque manière, les injures que vous recevez de l'ingratitude des hommes, et trouver pour mon âme et les âmes de tous les miens ma félicité et la leur dans cette vie et dans l'autre.
Ainsi soit-il. »
Texte authentique de l'Acte de consécration de Sainte Marguerite-Marie Alacoque approuvé par Pie IX.
Source : http://www.spiritualite-chretienne.com/s_coeur/chrono_g1.html
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